en route vers le 4 novembre
La course à l'investiture
démocrate s'est achevée, hier, avec la victoire de
Barack Obama. Issue sans suspens depuis plusieurs semaines mais qui
l'aurait prévue il y a encore quelques mois ?
En effet, il n'était qu'un
sénateur démocrate parmi d'autres, représentant
de l'Illinois, élu que depuis 5 ans, inconnu de la majorité
pour ne pas dire de tous. Et pourtant il sera le premier candidat
noir ayant, véritablement, une chance de devenir président
des Etats Unis. Et avec son charisme tranquille et sa campagne durant
laquelle il a fait preuve d'une grande aisance, de dynamisme, la
réalisant avec une apparente facilité, Barack Obama a
réussi l'exploit de faire tomber l'hyper favorite des sondages
depuis des années : Hillary Clinton.
Le nom de la sénatrice de l'Etat
de New York avait déjà circulé lors de la
précédente élection mais elle avait refusé/renoncé
à se porter candidate. John Kerry l'a emporté chez les
démocrates avant d'échouer lors de la présidentielle
permettant à Bush de se lancer dans un second mandat.
Cette fois-ci, l'heure de gloire
d'Hillary avait, semble-t-il, sonné. Rien ne pouvait l'arrêter
et la désignation du parti démocrate ne devait être
qu'une formalité. Sauf que le débarquement d'Obama
n'était pas planifié dans les plans de la maison
Clinton et a été trop longtemps sous-estimé,
réduit au statut de phénomène de mode qui allait
être très éphémère.
Coupable d'un excès de
certitudes, la candidate à l'investiture Hillary Clinton et
son équipe ont réalisé que Barack Obama
représentait une réelle « menace »
que beaucoup trop tard.
Il avait déjà créé
une dynamique autour de sa candidature, incarnant la nouveauté,
le renouvellement, lui permettant de lever des fonds impressionnants
sachant que le nerf de la guerre en politique nord-américaine
est justement l'argent. La « Clinton team »
déstabilisée a multiplié les dérapages, chaque
coup porté au concurrent semblant finalement se transformer en
bénéfice pour celui-ci.
Nous pouvons penser que Hillary Clinton
a été victime du syndrome Ségolène.
Sondages plus que favorables, candidature apparaissant comme naturelle, promesse d'une victoire assurée
à l'origine d'un excès de confiance qui entraîne
un manque d'offensive dans la campagne et quand arrive le
réveil, il est trop tard...
La question est, maintenant, quelle
place va occuper Hillary Clinton dans la campagne qui doit mener
Barack Obama a l'emporter sur John McCain ? La place de
vice-présidente semble occuper la première place des
pronostics ce qui permettrait d'allier le renouvellement et le
dynamisme qu'incarnent le sénateur de l'Illinois à l'expérience
de l'ex-first lady. Mais après une campagne tant véhémente,
est-ce possible ? La magie de la politique doit faire son oeuvre...
Cette véhémence dans la course à l'investiture démocrate ne va-t-elle pas avoir comme principal bénéficiaire le républicain McCain en campagne depuis plusieurs semaines ? On peut légitimement se poser la question...
Reste au Parti Démocrate de se réunir autour de Barack Obama afin de dénoncer le bilan catastrophique tant au plan de l'intérieur que extérieur de la politique de l'administration Bush dont McCain est l'héritier et le meilleur moyen de la perpétuer. Dénoncer mais surtout convaincre les électeurs...
Fin du suspens le 4 novembre 2008 (enfin s'il ne faut pas recompter encore une fois!!!)