Premier contact avec la BU
Hier, je suis allé pour la première fois, depuis que je suis étudiant à Lisbonne, à la Bibliothèque centrale de la fac.
Et faut avouer, que ce fut un choc pour moi, non pas parce que je me trouvais dans une bibliothèque (j'avais l'habitude d'y aller à Lille même si c'était la veille des exams parce que j'étais obligé de "bosser") mais parce que j'ai eu l'impression de me trouver dans une bibliothèque d'un UFR quelconque, voire d'un lycée. Mais certainement pas dans la BU d'une fac de sciences humaines et sociales de Lisbonne !
Mais, ce premier choc passé, un autre lui a succédé, car en plus de sa pauvreté en quantité, les fonds sont également très pauvres en qualité. J'ai, par exemple, quasiment rencontré aucun ouvrage publié récemment en Histoire. Et quand je dis récemment, je ne parle pas de cette année mais depuis l'an 2000.
Quand les ouvrages les plus récents sur l'Europe se concluent par "désormais le nouveau défi pour la CEE est de s'ouvrir vers les pays de l'Est qui viennent de quitter le communisme" on peut se poser des questions !
Comment font les étudiants portugais pour étudier sérieusement s'ils n'ont pas à leur disposition une base de travail acceptable ? Mais cette pauvreté de la Bibliothèque révèle selon moi un problème beaucoup plus large : le fait que l'université portugaise est réservée au plus favorisés.
En effet, l'inscription est de près de 1000euros pour une année en Licence, excluant d'office une part importante de la population. Mais étudier coûte cher car içi pas de poly distribués par les profs, il faut les acheter et ça monte très vite. Même chose pour les livres, n'étant pas dispo à la BU, il faut les acheter car la lecture de certains ouvrages est obligatoire (puisque les exams portent dessus), sachant que les prix sont identiques que ceux pratiqués en France. Par contre, le salaire moyen est beaucoup plus bas et les jobs étudiants peu fréquents.
L'université portugaise est donc de fait destinée aux étudiants qui ont à leur disposition des moyens importants, excluant la majorité des jeunes issus des classes les plus pauvres mais également des classes moyennes inférieures. Permettant également de perpétuer un certain élitisme qui régne dans la société incarné, par exemple, par le titre de Doutor qui est largement mis en avant puisqu'il apparaît sur tout document "officiel" ou lors des différentes correspondances.